Depuis fin septembre, un « couloir vélo » orne le devant de la place du XX août. Pour certains/certaines cette piste cyclable est inutile, car elle provoquerait des bouchons trop importants. Pour d’autres, il s’agit d’une avancée en matière de mobilité douce. Le P’Tit Torê fait le point. 

Initialement d’une longueur de 8 mètres, la piste cyclable a ensuite été réduite d’1m50 afin de moins empiéter sur la voie de circulation. Cet aménagement, dont se félicite l’Université et la Ville, permet (enfin) aux cyclistes de se déplacer sur un tronçon dépourvu de voitures. Cet aménagement fait partie d’un Plan Communal de Mobilité (PCM) mis en oeuvre par la Ville. 

Son rôle en matière de mobilité est questionné par le parti Vega qui estimait avant la rentrée qu’une réduction de l’espace de circulation provoquerait des embouteillages « homériques ». Nos confrères de Today in Liège ont fait le test et résultat: il faut 4 minutes environ pour parcourir la distance en la Place de la République Française et la sortie de la rue des Carmes entre 17h et 17h20. Plus qu’acceptable donc en pleine heure de pointe. 

Vert Ardent critique aussi la création de la piste cyclable dans un communiqué de presse: « [le couloir vélo a été] réalisé à la va-vite, sans étudier l’impact sur la mobilité à l’échelle du quartier ». Le parti critique en outre plus loin: « réduire les voitures de 10%, on réduit de 40% les embouteillages ». Une question encore non-résolue demeure cependant: comment réduire l’utilisation de voitures s’il n’y a pas d’espaces dédiés à d’autres modes de transport? Par ailleurs, les troubles de circulation ne sont-ils pas plutôt créés suite au non-fonctionnement des feux de signalisation aux abords du tronçon?

Interviewé en 2016 par nos confrères de la RTBF, Michel Firquet (échevin à la commune) déclarait que 5 millions d’euros avaient été investis en 4 ans sur la période 2012-2016. Et de rajouter: « La culture du vélo ne peut pas s’y inscrire en un claquement de doigt. Il faut le temps, des aménagements et intégrer chez les automobilistes que le vélo a droit de cité ». Il faudrait donc intégrer par étapes ce moyen de locomotion finalement très ancien que la technologie a relégué au second plan. La portion de piste cyclables et le PCM de Liège en sont-ils donc des « étapes » ? C’est ce qu’il semblerait en tout cas. Ce projet attire déjà un certains nombre de cyclistes. 

Et c’est là justement ce que trouve positif les porteurs et porteuses du projet. Avancée mineure en faveur de la mobilité douce, la piste cyclable du XX août s’inscrit aussi dans le PCM de Liège, un plan qui, on s’en souvient, souhaite inscrire la mobilité sans voitures dans les axes de circulation liégeois.

A voir donc comment évolueront les autres tronçons…

Thomas Ravanelli