CenobiteCenobite - Gembloux

CenobiteCenobite – Gembloux

« On ne fait pas la différence entre un cœur, un foie et des poumons, qu’ils soient d’un homme ou d’une femme. Mais on voudrait qu’il y en ait une du côté cérébral et émotionnel. Dans les deux cas, non. On ne trouve pas cette différence. Elle a été cherchée partout du côté cérébral : dans le poids du cerveau, c’est une totale erreur ; dans les circonvolutions (…) on ne l’a jamais trouvée, car elle n’existe pas. » Françoise Héritier. 

Je suis la fille de…, la femme de…, la sœur de… Si aujourd’hui nous pouvons dire “Je suis”, c’est parce que d’autres avant nous se sont battues. Elles sont se sont battues pour acquérir le droit d’apprendre, battues pour leur indépendance, battues pour leur droit de vote. Ces droits ne sont jamais totalement acquis. Dans certains pays, ils ne le sont même pas du tout. 

Mais grâce au courage de certaines, les femmes peuvent (en tout cas dans nos régions) exercer le métier de leur choix. On entend encore beaucoup de remarques ou de préjugés sexistes envers les femmes exerçant des métiers à tendance « masculine ». Alors ici, à Gembloux, en bioingénieur, qu’en pensent les étudiantes ?  

Interrogée sur leur vision du féminisme, toutes le perçoivent comme un mouvement prônant l’égalité homme-femme auquel elles adhèrent tout en ajoutant que cela ne doit pas se faire dans l’excès : « L’égalité homme-femme, les deux doivent avoir des conditions de vie semblables et adaptées à chaque sexe. » 

C’est pourquoi, faisant fi des idées préconçues sur les femmes ingénieures, elles se sont inscrites. Pour la plupart ce fût une évidence : leur passion pour la biologie, la nature, le monde du vivant. Pour d’autres, c’était même un rêve, apporter sa pierre à l’édifice. De plus, bioingénieur mélange le côté scientifique avec la biologie, l’étude du vivant et le côté gestion de projets de l’ingénieur et cela permet d’ouvrir beaucoup de portes pour l’avenir.  

Pour 78% des personnes interrogées leur entourage était enthousiaste, pour d’autres il était plus sceptique ou bien étonné. Et pourtant, 45% de l’amphi de Bac 1 est féminin, presque une égalité parfaite !  

Alors la question ne se pose même pas, les femmes ont bien leur place en ingénierie. Et ce ne sont pas les étudiantes qui diront le contraire : « Je ne pense pas qu’il y ait de grandes différences entre les deux sexes. »Cependant, elles trouvent encore le milieu très fermé : « Je pense que ce milieu est encore beaucoup trop masculin, nous n’avons pas la place que l’on mérite, j’ai l’impression que c’est souvent considéré comme une profession d’homme (travailler sur des machines, beaucoup de maths etc.) ». 

Alors oui, il y a encore du chemin à faire, mais les femmes revendiquent la place qu’elle mérite dans la société. Cette société évolue avec son temps, elle a encore du chemin à parcourir en vue d’une égalité parfaite. Mais lorsque l’on remarque le pourcentage de filles grandissant dans les amphis d’ingénieur on se dit que rien n’est perdu. 

Pauline Cubelier

« L’admission des femmes à l’égalité parfaite serait la marque la plus sûre de la civilisation, et elle doublerait les forces intellectuelles du genre humain. » Stendhal.