D’où vient ton attirance pour le « beau blond, aux cheveux bouclés qui étudiait à la bibliothèque Graulich ce jeudi » que tu viens de Spotted ? L’envie irrésistible de faire l’amour en plein milieu du chapi ou encore le désir de te taper la nouvelle assistante du professeur.  Levé de voile sur les fantasmes avec Catherine Jamotte, sexologue.

@D’Ara Nazaryan

© D’Ara Nazaryan

Les origines du fantasme 

Le fantasme est une représentation imaginaire consciente ou inconsciente d’un désir. Il permet d’imaginer un scénario sexuel stimulant très efficace dans l’intimité. Attention toutefois, si le fantasme devient obsessionnel cela peut nuire à la personne et à son/sa partenaire. La juste dose est le secret d’une relation épanouie !

Nos fantasmes se construisent sur base de facteurs biologiques, psychologiques, individuels et environnementaux, explique Catherine Jamotte. Les fantaisies de chacun s’élaborent depuis l’enfance voir même avant la naissance selon les psychanalystes. En somme, notre imaginaire érotique est influencé tout au long de notre vie par notre éducation, notre famille, la société dans laquelle on grandit, nos expériences, nos lectures, le cinéma, nos rencontres, notre religion…

L’importance d’avoir des fantasmes

Pour la sexologue, l’importance d’avoir des fantasmes est très personnelle. Mais, le fantasme peut être un stimulant très puissant. Les hommes par exemple peuvent faire appel à leur imagination visuelle pour booster leur excitation. Imaginons un cas où un homme a du mal à maintenir son érection, l’appel à un fantasme, l’aidera pendant l’acte sexuel. Il visualisera plus facilement une partie du corps de sa/son partenaire. Les femmes font plus volontiers appel à leur imaginaire pour éprouver du plaisir, en élaborant des scénarios érotiques. Mais, Catherine Jamotte souligne qu’il n’y a pas de règle en la matière, tout n’est pas blanc ou noir ! Chacun définit ses propres règles et ses limites.

Les fantasmes qui reviennent* 

Une étude canadienne publiée dans le Journal of Sexual Medicine a révélé les 3 fantasmes les plus courants, parmi les hommes interrogés :

  • Ressentir des émotions amoureuses lors d’une relation sexuelle (9 hommes sur 10).
  • La fellation ou le cunnilingus (plébiscité par 87% des hommes interrogés).
  • Un plan à 3 avec deux femmes (84% des participants).

Du côté des femmes,

  • Pareil que les hommes ressentir des émotions amoureuses lors d’une relation sexuelle ( 92 % )
  • Les lieux et ambiances particulières (86% des femmes interrogées).
  • La fellation ou le cunnilingus, qui font fantasmer 3 femmes sur 4.

Faut-il réaliser ses fantasmes ? Ouvrir la boîte à Pandore ?

Faut-il en parler à son ou sa partenaire ? Imaginons que votre amoureux ressemble à Ed Sheeran, évitez peut-être de lui dire que vous fantasmez sur Arnold Schwarzenegger, un peu de tact ! Catherine Jamotte pense que chacun et chacune peut garder son jardin secret. « Tous les rêves sont permis ! ».

« C’est prendre le risque d’être déçu ou pas… »

Néanmoins, parfois partager son fantasme avec son ou sa partenaire peut être source de créativité : faire l’amour dans la nature, être attaché(e), les yeux bandés… Mais attention, le consentement et la confiance sont la base de la relation. Non c’est non ! Échanger sur ses fantasmes avec son ou sa partenaire peut aussi être de l’ordre du donnant-donnant, c’est accepter aussi d’entendre le fantasme de l’autre.

Les fantasmes font partie de notre imaginaire érotique conscient ou inconscient. Ils sont propre à nous, le fruit de notre éducation, …. Ils peuvent être de précieux alliés dans notre intimité. Ils nous appartiennent. Libre à chacun de les réaliser ou pas en tenant compte toujours du consentement de son ou sa partenaire. Les fantasmes sont à manipuler avec précaution. Ils ne faut pas vouloir à tout prix les réaliser, au risque d’être très déçu(e).

En cas de doute, consulter un sexologue peut permettre de se sentir mieux, de chasser de fausses croyances, ses peurs et de répondre à ses propres questions.

Noé Rondia

*[Source : BusySoGirls]