Ynès, Erasmus française, sourit à la vie et profite comme elle peut de son ErasmusYnès, une Erasmus optimiste

J’ai espéré que mon Erasmus se passe normalement mais je m’estime chanceuse de pouvoir être partie. Pour les rencontres c’est chaud, surtout quand les bars sont fermés. Ça pourrait être mieux mais ça pourrait être pire, ça n’empêche pas de vivre. J’ai un avantage, j’ai pas le challenge de la langue. Il n’empêche que je suis une française à l’étranger et que je kiffe. Juste partir à quatre heures de chez soi c’est énorme, on s’en rend pas compte.

J’suis locale maintenant, on entend toujours mon accent français mais maintenant, « à tantôt », « oufti », je sais ce que ça veut dire. Je sais où je dois aller, où je dois pas aller. J’applique les conseils des Liégeois : pas aller à Seraing ou à la rue Saint-Gilles. Le côté nouveauté s’essouffle un peu. En France vous passez pour des cons mais en attendant, j’ai été super bien reçue, vous êtes des amours. La première belge que j’ai rencontrée ça a matché direct. En France, tu sens que les échanges sont pas aussi désintéressés. Votre pays se résume pas seulement à la bière et aux frites, c’est bien plus que ça, bien plus que l’image que les Français ont de vous. Votre culture, votre mode de vie, votre spontanéité.

J’espère que la vie va redevenir normale. En attendant, je maintiens le contact avec mes potes et mes proches. Si je vois que ma famille me manque, que le confinement partiel devient trop difficile, j’envisagerais de renter. Et puis, un coup de blues ? un coup de Thalys et je suis chez moi.